Entretien militant du 6 mai

Le 6 mai 2020 à 21h00 notre association donne la parole aux lesbiennes issues de l immigration sur notre radio.
En effet radio Stonewall recevra le collectif Mille et une Queer.
Petit avant propos sur ces femmes invisiblisées:
Salima Amari (2018). Lesbiennes de l’immigration. Construction de soi et relations familiales. Vulaines sur Seine : Éditions du Croquant.

Dans l’ouvrage tiré de sa thèse, Salima Amari entend repenser l’articulation des questions de genre, de racialisation et de classe à travers les parcours de femmes lesbiennes d’Afrique du Nord Pour l’auteure, la perception de l’orientation sexuelle est éminemment racialisée bien que rarement interrogée:«Dans la tête des gens on est soit arabe, soit lesbienne, jamais les deux »
Sa démonstration se fonde sur les entretiens semi-directifs qu’elle a réalisés dans une enquête inédite avec des femmes se définissant comme lesbiennes (ou bisexuelles), primomigrantes ou d’ascendance maghrébine (nées en France de parents tunisiens, algériens ou marocains)
Amari identifie les usages stratégiques du genre auxquels recourent les lesbiennes issues de l’immigration La figure du «garçon manqué»ou de la «fille sérieuse» permet de repousser au moment de la puberté la forclusion des femmes maghrébines dans l’espace domestique L’adolescence est en effet un moment charnière où, désormais sexualisées (car pouvant avoir des enfants), les jeunes filles sont renvoyées à l’espace privé Jouer avec les identités de genre–s’ habiller, parler, marcher «comme un garçon»–peut devenir une véritable stratégie permettant de négocier des marges de liberté Mais si la masculinité de la jeune fille maghrébine est parfois un avantage, elle peut devenir objet de suspicion lorsqu’elle est interprétée comme un marqueur d’homosexualité à un âge plus avancé Les femmes interrogées sont ainsi amenées à devenir plus «féminines» avec le temps, notamment afin de passer sous les radars de leur famille Une fois arrivées sur le sol français pour les primomigrantes et/ou dans les lieux de sociabilité lesbiens pour les natives, ce «passing hétérosexuel»
#MisliNour